Dis-moi ce que tu portes et je te dirai...
Et si vos poubelles regorgeaient de pépites insoupçonnées ? A partir d’aujourd’hui, surtout, ne jetez plus rien ! Non, ce n’est pas le slogan d’une nouvelle marque, quoi que, cela pourrait l’être !
Si je vous dis araignée, poisson, pommes et plumes vous me dites ? Vous séchez ? Tant mieux, alors cet article est donc utile !
Eh bien figurez-vous qu’il s’agit de la nouvelle tendance utilisée dans le monde de la mode et de l’accessoire : l’émergence et l’utilisation de cuirs végétaux ! Oui Madame, aussi étrange que cela puisse paraître, il est aujourd’hui possible de porter un sac en cuir d’ananas ou une chemise fabriquée en fibres de soie d’araignée ! Des matières intelligentes, durables et écologiques qui sont bonnes pour vous ET pour la planète !
Danse de la joie chez Brigitte Bardot
Nous en avions déjà parlé précédemment, depuis quelques temps, les mentalités et notre regard sur la consommation changent. Nous sommes plus soucieux du monde dans lequel nous vivons et plus soucieux de notre mode de consommation. Les élevages intensifs, la maltraitance et la cruauté animale agitent notre conscience, parfois révulsent. Comment accepter de nos jours, que la peau d’un crocodile soit récupérée de son vivant sous prétexte d’obtenir un cuir plus souple ? Et surtout comment accepter cela uniquement pour le plaisir (l’absurdité) d’avoir le plus beau sac in town ?
Et si la beauté et le luxe se trouvaient aussi dans la simplicité ?
Mot compte triple : éthique
De grandes marques, comme de plus petites d’ailleurs, se sont engagées sur une voie alternative notamment en termes de fabrication plus durable. Terminé (enfin bientôt !) la déforestation, la consommation d’eau à outrance pour l’élevage intensif, le tannage au chrome, les produits chimiques utilisés et déversés dans nos sols et nos cours d’eau, les teintures nocives pour le corps présentes dans nos vêtements…
Enfin, l’émergence du cuir végétal nous offre une autre option plutôt tendance et sacrément plus respectueuse du consommateur autant que de l’environnement !
Imaginez que demain, vos épluchures de pomme de terre, vos graines de concombre ou encore la peau de votre pastèque vaudraient de l’or ? Un monde sans déchet serait-il à portée de nos mains ?
Annie Cordy la visionnaire !
Elle l’avait chanté « Si tu me donnes tes noix de coco, moi je te donne mes ananas ». L’alternative au cuir animal la plus connue aujourd’hui est le cuir d’ananas aussi appelé piñatex. (Vous l’aurez compris, il ne s’agit donc pas réellement de véritable cuir mais d’une appellation.) Cette matière, développée aux Philippines par le Dr Carmen Hijosa est fabriquée par l’extraction des longues fibres présentes dans les feuilles. Elles sont ensuite lavées et séchées au soleil et alors prêtes à être tissées et transformées.
L’ananas, un dur « à cuir » ?
Une fois les fibres séchées, elles sont mélangées à de l’acide polylactique - ne criez pas ! cette matière biodégradable est obtenue à partir d’amidon de maïs ! - pour devenir de la maille. Cette matière obtenue peut être travaillée facilement, teintée pour donner vie à des chaussures, sacs, ceintures ou vestes ; la liste des possibilités est presque infinie !
De l’eau dans son vin et du cuir avec les raisins !
Ce sont les Italiens qui sont à l’origine du cuir de raisin. Une fois le jus extrait, la majorité des pépins sont récupérés pour fabriquer l’huile de pépin de raisin (là, je ne vous apprends rien). Mais saviez-vous qu’aujourd’hui, le reste des déchets (appelé marc de raisin : peau, pépins, tiges) est également utilisé dans la fabrication de meubles, de coussins ou encore de tapis ? Alors levons notre verre et buvons à notre santé et à celle de la planète... avec modération ! Dans le pire des cas, vous risquez d’avoir envie de croquer la mode à pleines dents.
Sauve qui peau !
Et les chiffres sur l’industrie du cuir animal font froid dans le dos. (Ames sensibles, s'abstenir)
Si cette industrie continue à faire des ravages et à causer de nombreux décès dans le monde, il est important de féliciter et de citer les marques qui s’engagent : Patagonia, Faguo, Dream Act, entre autres.
Stella Mc Cartney, papesse de la mode est d’ailleurs la première grande marque à utiliser le Mylo (innovation à base de racines de champignons) pour fabriquer une mode plus responsable.
Toutes ces matières ressemblent à s’y méprendre, au toucher comme visuellement, à l’aspect du cuir animal. A tel point que même le mastodonte Adidas s’y est mis…
Chez Cigoire, nous avons déjà mis en lumière des marques comme Atelier Tanha, qui fabrique des produits upcyclés comme des sacs en cuir d’ananas ou encore Apnée Swimwear, qui propose une gamme de maillots de bain fabriqués à partir de déchets collectés en mer Méditerranée.
Déclaration de mode
Eureka : nous pouvons envisager de laisser les vaches paître tranquillement et opter pour un cuir qui n’a pas besoin de détruire la planète pour nous épanouir. Embrassons avec fierté le règne de la mode végétale ! Sortez vos chaussures en champignons, votre sac en cuir de pommes et attirez des regards gourmands !
Finalement, pourquoi devrions-nous nous contenter de couronnes de fleurs quand nous pouvons porter des vêtements qui ne coûtent pas un bras... ou une patte ! Il est temps de semer les graines de la mode étique, alors ensemble, prenons le taureau par les cornes et arrêtons d’être des moutons de Panurge : effectuons ensemble ce travail de fourmis… Nous avons d’autres chats à fouetter que d’être les boucs émissaires d’une mode insouciante.